Présentation du club | Calendrier des sorties | Actions du club | Galerie de photos | Inscription | Nous contacter | Liens

 

Géologie de Trou Blanc : l'hydrothermalisme

Localisation géologique | Nature de la roche blanche | Traces d'hydrothermalisme | Les roches zébrées | Retour vers les photos du canyon

Plusieurs sources thermales (chaudes) et pétrifiantes existent autour de Trou Blanc, mais les différentes formations (ou dépôts blancs) qu'on peut observer ne sont pas toujours dues à ce phénomène.

Par exemple, on trouve souvent les cristaux blancs qui tapissent les creux des roches, il s'agit essentiellement de zéolite. Ici, un exemple de zéolite issue de la rivière des Fleurs Jaunes de Salazie (photo : BRGM Réunion).

La zéolite peut présenter des cristaux invisibles a l'oeil nu ; une roche insignifiante à première vue devient suprenante avec une loupe.
Voici des échantillons issus de Trou Blanc :

 

Au niveau de la source chaude en fin de parcours, on peut observer une fine couche blanche sur les roches dans l'eau de la source (épaisseur bien inférieure au millimètre) :

Cette couche blanche réagit avec de l'acide chlorhydrique (effervescence nette) ; il s'agit donc de carbonates (la calcite "le calcaire" est un un, mais ce n'est pas le seul formé par ce processus).

Comment des carbonates peuvent-ils apparaître en plein coeur d'une île volcanique ?
D'après "Approches du Milieu Naturel de l'ïle de la Réunion - Biologie Géologie", CRDP de la Réunion, 1995 :
"Dans l'évolution des roches magmatiques, le réservoir magmatique passe par plusieurs stades dont le dernier est le stade hydrothermal.
Lorsque la température devient inférieure à 375° en profondeur il y-a début de condensation de la vapeur d'eau.
Dans toute roche basaltique il-y a 8 à 10% de calcium sous forme oxydée CaO. C'est ce calcium qui est pris par les eaux juvéniles. Ces eaux ascendantes sont sous forte pression et en arrivant à l'air libre, la pression diminue brutalement et le CaCO3 (calcaire) précipite."

Plus simplement, pour les carbonates comme pour les zéolites, il y-a eu dissolution de minéraux en profondeur et précipitation des éléments dissous dans les vides (bulles et fissures) ou en surface après remontée de l'eau. L'argile qu'on peut voir sur les photos ci-dessus peut aussi  être d'origine hydrothermale.

Schéma du BRGM expliquant la minéralisation et la remontée de l'eau de pluie :

A partir de la mi-parcours, surtout après la "salle à manger" et à la fin du canyon, on trouve des zones blanches dans de la roche plus sombre.

Il ne s'agit pas d'hydrothermalisme et pas plus de formation carbonatée ("calcaire") (vérification avec de l'acide chlorhydrique : pas d'effervescence).
La roche est un gabbro lité (voir page suivante).
Note : J'ai eu une fois une faible effervescence sur un tel échantillon de gabbro. Cette effervescence ne s'étant pas répétée, je suppose qu'il a pu y avoir une contamination faible par la (ou les) source(s) pétrifiante(s) en amont de Trou Blanc


Rédigé par Philippe Larose

Accueil Escalade | Accueil Canyonisme | Rejoindre le club | Fond de documentation | Accès membres